Jérôme Deliry, BSB'92 « Bien faire la différence entre le produit ou le service et le modèle économique. »
Jérôme n’a pas toujours été avocat en droit des affaires, spécialiste des levées de fonds et des restructurations. Il a commencé par créer lui-même des entreprises, et ce dès les bancs de l’école. Son parcours d’entrepreneur s’achève avec la revente en 2010 de la société Démosthène, prospère agence de marketing terrain, et Specific Log, société de logistique.
Commence alors une double vie, de romancier, avec 4 romans publiés de 2010 à 2017 chez Calmann-Lévy, et d’avocat. C’est au retour de son tour du monde avec son épouse et leurs 7 enfants, que Jérôme passe son diplôme d’avocat. Fini l’entrepreneuriat ? Pas vraiment. D’une part, Jérôme se spécialise dans l’accompagnement des dirigeants créateurs d’entreprise, dans un conseil stratégique au long cours au croisement du droit et du chiffre. Ensuite, très impliqué dans l’écosystème régional de la création d’entreprise, il est notamment administrateur du Réseau Entreprendre et Président des Entrep’ concours de création d’entreprise destiné aux étudiants.
« Ce n’est pas parce que l’on a un bon produit que l’on a un bon projet ! Répondre à un besoin de marché avec un produit ou un service disruptif est plutôt une bonne idée pour se faire une place. Mais ce n’est pas suffisant. C’est la solidité de son modèle économique qui conditionne la durabilité d’une entreprise. À qui je vends ? Comment je suis distribué ? Comment je me fais connaître ? Personne ne m’attend et je dois réfléchir à ma trajectoire pour rencontrer le marché convoité.
Le deuxième point de vigilance concerne le financement. Il est certes possible de créer une entreprise avec un euro de capital mais cela n’a aucun sens. Si je me lance dans la traversée de la Méditerranée en canot à moteur, il est raisonnable de partir avec un peu plus de carburant que nécessaire. Sinon, le moindre courant contraire m’oblige à finir à la rame. En entreprise aussi, devoir ramer est franchement inconfortable et signe généralement la fin du voyage !
Enfin, j’ajouterais une précaution à propos de la gouvernance. Il est courant de partir à plusieurs associés. Des profils complémentaires représentent en effet autant de ressources pour parvenir au succès. Mais il faut savoir que le divorce n’est pas prévu en droit des sociétés. Si rien n’a été anticipé, une divergence stratégique majeure ou même la lassitude d’un associé peuvent très vite menacer la stabilité de l’entreprise. Un pacte d’associés est indispensable pour convenir au départ des conditions de séparation éventuelle. C’est un contrat que l’on discute au démarrage et que l’on oublie tant que tout va bien. Comme je dis toujours à mes clients, si je prends une assurance décès, ce n'est pas que je veuille mourir mais c’est pour éviter que ma disparition ne vienne ruiner mon projet de vie. »
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